On dit que, jadis, le chameau Verbloud était le plus beau de tous les animaux. Il possédait une longue queue, fournie, superbe ainsi que de puissantes cornes. Un jour, il va boire à la rivière et rencontre le cerf qui lui dit: « je vais à la fête, prête-moi tes cornes, frère ». Verbloud accepte et attend au bord de l’eau. Ce même jour, le cheval arrive et lui demande: « prête-moi ta queue, je vais à la fête ». « D’accord », dit le chameau, et il attend au bord de la rivière. Tout en surveillant la route, il se désaltère, mais n’aperçoit ni cerf, ni cheval. Et pour cause, le cerf, qui a trompé le chameau, est entré dans la Taïga, paré de ses nouvelles cornes; on ne l’a jamais revu dans la steppe ! Quant au cheval, il a gardé la queue, mais depuis, dès qu’il voit un chameau, il prend la fuite ! Que dire de plus ?  Verbloud, durant sa longue attente, a bu tellement d’eau, que de vilaines bosses ont poussé sur son dos ! Quoi qu’il en soit, rendons hommage à tous les Verbloud, sans qui le thé, transporté à dos de chameau depuis l’Extrême-Orient, ne serait sans doute jamais arrivé chez le Tsar.